Biocontrôle : « accélérer les homologations »

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    Fin janvier, les Rencontres annuelles du biocontrôle, organisées par IBMA France, ont pointé « Comment atteindre 30 % du marché en 2030 ».

    L’association de promotion de l’utilisation des produits de biocontrôle, IBMA France, a proposé ses 7es Rencontres annuelles du biocontrôle, réunissant virtuellement 700 participants, dans le cadre d’une émission télévisée diffusée en direct le 26 janvier, puis en différé. Trois plateaux successifs ont permis d’aborder la place du biocontrôle dans les politiques publiques (France et UE), face à la séparation du conseil et de la vente, et de questionner son rôle dans les stratégies de filière de demain.

    « Le biocontrôle représente 11 % du marché de la protection des plantes, donc il faudrait le multiplier par trois. C’est un vrai challenge », a annoncé Céline Barthet, présidente d’IBMA France. En synthèse, les moyens proposés pour atteindre ces objectifs ambitieux ont été de « trouver une définition européenne nécessaire, pérenniser le biocontrôle » et réaliser un « effort d’information au consommateur, qui permettra de bien faire connaître ces solutions de biocontrôle » (très) mal connues du grand public. « Nous avons créé au niveau de l’Anses des moyens inédits en ouvrant la capacité de recrutement et en créant un véritable coupe-file pour le biocontrôle, afin qu’il soit mieux traité que les molécules chimiques pour cette transition agroécologique », a résumé Dominique Potier, agriculteur et député de Meurthe-et-Moselle. « On a les produits. Le problème est de savoir comment accélérer leur homologation », nuance pour sa part un fabricant à l’attention de l’Anses.

    Invité à s’exprimer en fin d’émission, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a synthétisé les points clés de la stratégie nationale de biocontrôle déployée depuis novembre dernier. Elle repose sur quatre axes principaux : le soutien constant et la formation pour accélérer l’utilisation des produits de biocontrôle, la création de valeur par des opérations ciblées auprès des consommateurs, l’harmonisation de la définition au niveau européen, en rapprochant les produits de biocontrôle des risques faibles, comme l’appelle de ses vœux la profession. « On espère que le premier semestre 2022 sera l’échéance ultime pour une reconnaissance du biocontrôle au niveau européen », a précisé Céline Barthet. Au final, « il manque un label pour le consommateur, pour lui faire savoir qu’un produit a été cultivé avec des microorganismes, du phosphate ou du soufre, et pas avec des produits chimiques », a lancé Stéphane Layani, président de la Semmaris à Rungis, grand témoin de l’émission.

    Soulignons enfin une initiative filière, du champ au consommateur, qui a permis de promouvoir le biocontrôle : « Travailler avec McDonald’s en filière nous a permis de parler de biocontrôle, qui nous paraissait être une réelle voie d’avenir, de le tester, pour arriver en 2017 à ce que chaque salade McDo ait reçu au moins un traitement de biocontrôle », a présenté Sébastien Tripon, directeur des achats et amont chez Florette Food service.

    L’Inrae étudie les trichogrammes, ces micro-guêpes dont les larves se développent à l’intérieur des œufs d’autres insectes, en tant que technique de biocontrôle. © Inrae – Bertrand Nicolas