À l’assaut du « numérique responsable »

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    Afin de sensibiliser le grand public sur les impacts néfastes des usages numériques, qui ne cessent d’augmenter, le ministère de la Transition écologique et l’Ademe lancent une campagne d’information.

    « Et si nous adoptions les bons réflexes pour que le numérique devienne enfin responsable ? » Telle était la question posée par l’Ademe le 19 janvier dernier, en lien avec le ministère de la Transition écologique. Il était temps, vingt ans après le boom du numérique dans nos vies. Smartphones, tablettes, ordinateurs, réseaux sociaux, achats en ligne, visionnages de vidéos, échanges de mails… cette longue liste d’usages fait partie intégrante du quotidien des citoyens, partout sur la planète. Ils ne cessent d’augmenter et avec eux, les conséquences néfastes sur l’environnement, dont plus de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre. Et d’ici à 2025 ce chiffre pourrait doubler, selon une première étude confiée par l’État à l’Ademe et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques), pour mesurer l’impact environnemental du numérique en France. D’où le lancement d’une campagne* de sensibilisation sur les impacts du numérique et de ses usages.

    « Nous devons ralentir le renouvellement de nos appareils numériques et agir sur la question de l’obsolescence logicielle au niveau européen. L’heure est arrivée de mettre la numérisation au service d’une économie de la sobriété et de l’efficacité. Cela implique de commencer par significativement réduire le rythme du renouvellement de nos équipements », a introduit Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques. Vaste intention, qui se heurte aux pratiques bien ancrées des usagers et leur division en ce qui concerne les gestes à adopter. Selon Arnaud Leroy, PDG de l’Ademe, il y a un « vrai besoin de pédagogie », quand on apprend que sur une quinzaine de gestes visant une sobriété numérique, pointés dans le baromètre 2021 « Les Français et les nouvelles technologies », quatre seulement sont « réellement appréhendés par les Français ».

    Une autre étude concernant l’impact environnemental du reconditionnement de nos appareils électroniques révèle en outre que les smartphones reconditionnés – c’est-à-dire déjà utilisés, qui sont réparés et remis à neuf pour leur offrir une seconde vie – sont en moyenne huit fois plus vertueux que les smartphones neufs. Un levier principal pour réduire nos 20 Mt de déchets produits par an sur l’ensemble du cycle de vie, et une nouvelle voie à prendre en compte dans les stratégies RSE des entreprises.

    * Campagne baptisée « Le numérique a un impact sur l’environnement. Adoptons les bons réflexes pour le réduire, avec www.longuevieauxobjets.gouv.fr ».

    © DR