Un rendez-vous unique au monde

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    La 7e édition de Tech & Bio, le salon dédié aux techniques agricoles alternatives et bio, a rassemblé plus de 20 000 visiteurs, pendant deux jours, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme.

    Le Tech & Bio est avant tout un lieu d’informations et de démonstrations des techniques et connaissances agricoles alternatives et bio, toutes productions confondues. Un salon de développement agricole, à destination des agriculteurs : c’est son ADN depuis la première édition, il y a maintenant douze ans (le salon est biennal). Les conférences et démonstrations ont lieu en conditions réelles ou presque, sur la ferme bio du lycée agricole du Valentin, sur des parcelles de vignes, de vergers, de maraîchage, de grandes cultures et dans les bâtiments d’élevage. Toutes les productions sont représentées autour de pôles dédiés, chacun étant animé par une équipe de conseillers et experts agricoles des chambres d’agriculture, du Grab, de l’Inra et autres partenaires (Itab, Isara-Lyon, CTIFL, etc.), prêts à répondre aux questions des visiteurs. À cela s’ajoute un pôle consacré au sol (fertilité, matière organique, travail et couverts végétaux) où l’on peut apprendre à lire un profil cultural, à réaliser un « test du slip » ou encore à gérer les couverts végétaux par le pâturage. Enfin, la biodiversité est à l’honneur, avec cette année encore un parcours qui invite les visiteurs à reconnaître les auxiliaires de culture ou à installer des aménagements agroécologiques dans leurs fermes. Démonstrations et conférences techniques concentrent alors l’essentiel des visiteurs, pendant que le village des exposants permet de rencontrer des semenciers, fournisseurs, partenaires techniques, institutionnels ou de services.

    © végétable

    L’ampleur et la diversité des contenus présents sur le salon, pour seulement deux journées, est remarquable. Le pôle traction animale côtoit une concentration de machinisme impressionnante, ainsi que les dernières technologies, comme les robots désherbeurs, les passerelles de récolte automotrices ou encore les drones permettant la pose de confusion sexuelle dans les noyers. Une  illustration de la palette des options disponibles pour les agriculteurs. Les conférences techniques laissent le sentiment que la science et l’expérimentation prennent du temps et que les réponses « scientifiquement validées » progressent évidemment bien plus lentement que le nombre des nouvelles questions posées par la suppression continue de molécules phytosanitaires, l’évolution des attentes sociétales, le changement climatique. L’affluence aux démonstrations et aux conférences témoigne de l’implication d’une profession qui évolue, qui vient ici chercher des connaissances, des idées, des échanges d’expériences. Nombre de visiteurs rencontrés dans les allées foulent ce salon « de pleine terre » pour la première fois, venus des quatre coins de France, pendant que des délégations du Québec, de Belgique, du Portugal ou encore de Nouvelle-Calédonie et de Martinique sont accompagnées sur des parcours dédiés.

    Enfin, un pôle « filière » appelé BtoBio, accueillait des conférences. Carrefour, Système U, La Vie Claire mais aussi des industriels, comme Charles et Alice, présentent leur stratégie bio et leur politique d’approvisionnement. Il se dégage des conférences que le consommateur attend une offre bio qui soit d’origine France, ce que les enseignes tentent de décliner dans leurs MDD, voire même une recherche de régionalisation du sourcing. Or l’offre française peine toujours à répondre à la demande dans la plupart des fruits et légumes (sauf peut-être pour la pomme), et les distributeurs présents ont mis en avant des possibilités de contractualisation, voire d’accompagnement à la conversion, tendant la main à de futurs fournisseurs. Le ministre de l’Agriculture (et Drômois) Didier Guillaume a longuement visité le salon et profité du lieu, symbole de l’évolution vers l’agroécologie, pour lancer un appel solennel « à la réconciliation entre la société et les agriculteurs ».