Produits phytosanitaires : « Notre métier se transforme »

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    La traditionnelle conférence de presse annuelle de l’UIPP a eu lieu le 20 janvier dernier. Un exercice rodé pour l’organisation, avec une communication maîtrisée.

    « Notre métier se transforme. Toutes les entreprises visent le combinatoire. Ça me paraît être la meilleure option pour faire du durable et répondre aux attentes sociétales. Les entreprises sont déterminées à investir dans le biocontrôle, dans le digital, les services. L’agronomie est aussi un élément de réponse. Nous voulons transformer ce métier, ce qui passe par le développement massif de plusieurs technologies autour du métier historique. Ce changement est profond, il a peut-être mis du temps, mais le mouvement est engagé. Maintenant l’équation est compliquée à résoudre, car il faut une performance technique et économique locale », résume Bruno Baranne, président de l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes).

    Bousculée par de nombreux défis majeurs, l’UIPP précise sa vision et les engagements clés de la nouvelle feuille de route stratégique à 2030. « Oui, nous devons nous repositionner », souligne Bruno Baranne, face aux grands enjeux qui se posent au secteur : croissance inexorable du biocontrôle (forte inflexion en 2019 tant sur les produits que sur les substances actives, avec 21,6 % de parts de marché), la révision de l’Arrêté de 2003 concernant les pollinisateurs – « notre deuxième sujet de préoccupation majeur » –, l’interdiction d’exporter des produits non homologués dans l’UE vers le reste du monde à partir du 1er janvier 2022 (article 83 de la loi Égalim sur les pesticides non homologués dans l’UE) ou encore la nécessité de trouver des solutions techniques et technologiques face aux impasses techniques en production. Concernant l’arrêté de 2003 qui a déjà ému une partie de la profession, l’organisation insiste : « Nous pensons que c’est dans l’arsenal de la réglementation européenne que cela doit se jouer et pas sur le plan national, car il y a trop de risques de distorsion. »

    Les ventes de produits phytosanitaires ont connu une baisse en valeur à 1,87 Md€ en 2019 (contre 1,98 Md€ l’année précédente). « 10 % de ce CA est réinjecté en R&D », rappelle Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP. Après un marché stable ces dix dernières années, le tonnage des substances actives a baissé significativement en 2019 pour s’établir à 52 347 t (avec une forte baisse du soufre + cuivre). Enfin, Julien Durand-Réville, responsable santé et prévention, présente rapidement le nouveau dispositif d’e-learning Phytotest, « qui nous semble être un pas en avant pour tester les bonnes pratiques avec des modules très spécifiques », accessible depuis leur nouveau site internet.

    © UIPP