L’acupuncture appliquée aux arbres

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    Les principes et avantages de la micro-injection ont été présentés à l’occasion du dernier congrès de la FNPF.

    Florence Verpont, ingénieure au CTIFL, et Adeline Renier, ingénieure au Cetev*, ont expliqué les principes et avantages de la micro-injection, potentielle alternative à la pulvérisation classique, le 16 février à Arles. « Il s’agit d’un véritable itinéraire de rupture. Car l’arbre devient le moteur du traitement et non plus seulement le support », a souligné Florence Verpont. Premier avantage de la micro-injection : la réduction du risque de dérive, qui contraint au respect de ZNT (zones de non-traitement) et des nuisances pour le voisinage. La micro-injection permet également de s’affranchir des prévisions de précipitations et des contraintes de disponibilité d’un conducteur de tracteur.

    Si le principe de l’injection de substances actives dans le tronc est assez ancien (connu dès le XIIe siècle), les travaux d’expérimentation se sont intensifiés depuis les années 2000 pour rendre cette perfusion de la plante la plus efficiente possible. Améliorer la formulation du produit, définir la taille, la profondeur des aiguilles et le nombre de points d’injection nécessaires. Les premiers résultats sont très prometteurs, avec une efficacité déjà prouvée sur différentes cibles comme la mouche de la cerise, le puceron du pommier ou le ver de la châtaigne. « Sur certains modèles, 2 injections peuvent être aussi efficaces que 5 traitements par pulvérisation. » Et dans la majorité des cas, aucun résidu n’est détecté sur les fruits.

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    Encore au stade de prototype, la micro-injection pourra atteindre un débit de chantier acceptable en verger sous réserve d’automatisation et de robotisation. « Elle répond à toutes les attentes sociétales, et même au-delà puisque qu’on réduit la présence de résidus phytosanitaires. Malheureusement, ce dossier rencontre trop de blocages administratifs et on manque de visibilité au niveau réglementaire pour embarquer dans le projet des partenaires qui pourraient industrialiser le concept », a nuancé Françoise Roch, présidente de la FNPF. « Un bon exemple de la nécessité de soutenir la recherche et l’expérimentation pour avancer dans le temps long. »

    * Centre d’expertise en techniques environnementales et végétales, dédié aux ZNA (zones non agricoles) et JEVI (Jardins, espaces végétalisés et infrastructures).

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