La santé en trois ans de formation

    0
    1195

    Des actions d’information et de formation en nutrition auprès des professionnels de santé, tel est le programme Fruit & Veg 4 Health, financé par l’Europe et mené par Interfel et Aprifel.

    « Deux décennies de recherche ont montré que, grâce à la consommation de fruits et légumes, le risque de cancer diminue de 10 % et les risques cardio-vasculaires de 20 à 30 %, avec une mortalité prématurée (à moins de 70 ans) réduite de près de 40 % », affirme Elio Riboli, professeur d’épidémiologie et de prévention du cancer à l’Imperial College de Londres. De solides données relevées en faveur des fruits et légumes, tous, quels qu’ils soient, de tous les pays ou variétés, crus cuits, combinés… « Ils doivent simplement être des éléments réguliers de l’alimentation, associés à un maintien du poids corporel tout au long de la vie. » D’où l’intérêt de sensibiliser le grand public sur le rôle de la nutrition pour prévenir les maladies. Et, justement, les professionnels de santé se déclarent nombreux à souhaiter recevoir plus de documentation et d’information fiables, pour eux comme leurs patients, en la matière. C’est sur ce constat que le programme « Fruit & Veg 4 Health » a donc été conçu en 2018, et la restitution des actions menées pendant trois ans a eu lieu début novembre en visioconférence.

    « Les trois années de ce programme santé fruits et légumes ont réactualisé les données », souligne Louis Orenga, directeur de l’Aprifel. « Seulement 43 % des adultes et 20 % des enfants consomment les 5 portions de fruits et légumes recommandées par jour », continue Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur de Lille. Et la consommation de fruits et légumes chez les moins de 35 ans diminue. Or « 95 % des Français accordent leur confiance aux médecins », qui pensent à juste titre pouvoir modifier les habitudes alimentaires de leurs patients. D’où la nécessité des fiches éditées et mises à disposition de 2018 à 2020 chez les praticiens, expliquant pourquoi il faut changer d’habitudes alimentaires. « Le pourquoi et le comment permettent les petits changements, donc les grandes rivières », insiste le Dr Jean-Michel Lecerf.

    Judith Soffer, directrice du département santé de CSA Research, décrypte alors une étude sur 500 professionnels de santé et leur formation pour prodiguer les conseils nutritionnels adéquats. Si 90 % des pédiatres abordent l’alimentation à visée préventive et 96 % des praticiens interrogés jugent que l’alimentation est importante pour la santé, 50 % n’associent pas forcément santé et fruits et légumes, 17 % trouvant même que la recommandation de 5 par jour étant trop élevée ! Mais, en définitive, la majorité d’entre eux souhaite davantage d’informations sur le sujet : 90 % aimeraient des fiches synthétiques et 80 % jugent utile de mettre de la documentation à disposition de leur patientèle. Ce programme a déjà permis de développer 15 fiches pratiques, pour informer 135 000 praticiens, qui s’affirment satisfaits de la qualité de la documentation délivrée, et qui ont pu eux-mêmes sensibiliser 2 millions de patients. Des actions amenées à se poursuivre dans les années à venir, même sans financement européen, pour tendre vers une alimentation plus saine et équilibrée.

    © DR