CTIFL : expérimentation sur le fil

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    Entre économie d’énergie et maîtrise du risque sanitaire en serres, le compromis est subtil. Les conditions testées par le CTIFL cette année ont permis de « maintenir la précocité, avec un impact limité sur le rendement, mas avec un risque sanitaire très fort ».

    essais sous serre CTIFL
    © végétable

    C’est en quelques mots ce que retiennent les ingénieurs d’expérimentation du CTIFL, qui présentaient un point intermédiaire de leurs expérimentations de 2024 à l’occasion d’une visite d’essais serre et plein champ le jeudi 6 juin sur le centre de Carquefou.

    L’enjeu principal était de mesurer l’impact d’une conduite de culture sous serre économe en intrants, pour trouver le meilleur compromis entre bilan énergétique et rentabilité économique, elle-même liée à la qualité des fruits et leur potentiel de conservation.

    Douze variétés de tomates résistantes, proposées par plusieurs semenciers (Axia, Enza Zaden, Nunhems, Rijk Zwaan et Syngenta) sont testées depuis le début de la campagne avec des consignes de température plus basses, de jour et de nuit. « Toutefois moins strictes sur le début de campagne, car les essais 2023 ont montré que les pertes de rendement étaient trop importantes sur les récoltes précoces », a précisé Landry Rossdeutsch, ingénieur responsable d’unité au CTIFL.

    « À ce stade de la culture (jusqu’à la semaine 21), l’économie d’énergie peut atteindre 20 %. En revanche, le risque d’hygrométrie et de condensation doit être surveillé de très près, a fortiori en ce début d’année particulièrement pluvieux (+35 % de temps de pluie). L’apparition de Botrytis et Cladosporiose nous a obligés à appliquer un traitement chimique, on ne peut donc pas recommander ces consignes en situation de production. »

    Certains professionnels, en Bretagne notamment, testent déjà d’autres stratégies de gestion du risque humidité, en jouant sur les ouvertures et les écrans thermiques, estimant qu’il faut « davantage ventiler pour démarrer la nuit avec une hygrométrie acceptable, car c’est la nuit que le risque de contamination fongique est le plus fort ».

    Les conclusions définitives des essais réalisés en 2024 au CTIFL de Carquefou devraient être présentées lors d’une prochaine journée prévue en septembre.