Calendar girls

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    ©Photos Xdr

    La mise en avant frénétique, pour quelques semaines, des présentoirs de calendriers et d’agendas 2018 a quelque chose d’énervant tant elle est convenue et dénuée de toute innovation. Prenez un moment à détailler les thématiques racoleuses qui reviennent chaque année et vous aurez à peu près toutes les frustrations de nos vies modernes. Quelques exemples pour les calendriers :
    – les grandes capitales : concernant notre pauvre Paris, autant en rester aux photos de Doisneau, tant ce qu’est en train d’en faire l’Amie Dingo, pardon l’Anne Hidalgo, est dramatique. Quand va-t-on pouvoir faire en sorte qu’elle ferme autre chose que les voies sur berges ? Quand à l’albinos coiffé Playmobil tout en gueule qui a disparu avec le Brexit, il donne vraiment envie de ne pas décrocher le London calling…
    – Wonder Woman : à part l’excuse pour Monsieur de pouvoir s’extasier à en casser sa biscotte au petit déjeuner sur les courbes de la dame en mini short encore plus moulant que celui de Daisy Duke, quel intérêt d’avoir le calendrier d’une énième version de ce comic ou maman manie le fouet toujours moins bien qu’une stagiaire de DSK ?
    – Tropical Paradise : là où vous n’irez jamais, vu que vous avez déjà bien du mal à financer les dix jours all inclusive à Pataya avec mauvais whisky et gamines exploitées livrées en pâture aux doigts boudinés de gros sacs germaniques.
    – Vintage : ah, la bonne vieille machine à coudre Singer dont la durée de vie était à peu près égale à 100 fois les tablettes tactiles hors de prix du Club des adorateurs de la pomme à obsolescence programmée (c’est le réflexe du chien qui prend un coup de pied et revient quand même vers son maître en frétillant), c’est vrai qu’elle est belle mais, quand même, de là à en faire un calendrier…
    – les chatons et les chiots : même en supprimant son nom du digicode et en baissant le son de la télé au minimum les trois dernières semaines de décembre pour échapper aux étrennes des pompiers, pas moyen de couper à ce classique des classiques,
    – Clara Morgane : les petits chats et les petits chiens pour maman… les petites chattes et les grosses chiennes pour papa. Avec l’amnésique Clara (si, si, même si il n’y en pas beaucoup, tu as démarré comme les autres !), ça vend. Curieux par contre, alors qu’on vend des calendriers de chevaux, qu’on ne trouve pas encore le calendrier de Rocco… Peut-être un problème technique avec l’imprimeur pour la partie dépliable… En attendant, les Dieux du Stade, même s’ils ressemblent chaque année plus à une revue de chez Michou ou à une pub de Versace, sont là pour faire un peu oublier à maman le bouboule qui comate sur le canapé devant Stade 2.

    Et pour les agendas, c’est encore pire :
    – Mon agenda malin : c’est sûr que ça sonne mieux que “mon agenda con”. On y trouve à peu près tout ce que voudrait être maman plutôt qu’un croisement entre Florence Foresti le matin et la plus azimutée des desperate housewives : organisée, zen, bonne cuisinière, bonne mère, capable d’aider pour les devoirs même pour ces foutues fractions, créative…
    – pour finir, mon préféré : “Jardiner jour après jour avec la lune 2018” : là, je pense qu’il n’y a rien à ajouter…