Réunie le 22 mai à Nantes pour son assemblée générale, la démarche Bleu-Blanc-Cœur célébrait ses 25 ans et tirait le bilan de la première année de fonctionnement sous statut de SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif). Une étape importante qui s’accompagne d’une gouvernance repensée, désormais présidée par Nathalie Kerhoas.
Depuis ses débuts, Bleu-Blanc-Cœur revendique une approche originale : rassembler l’ensemble des maillons de la chaîne agroalimentaire – agriculteurs, transformateurs, distributeurs, consommateurs – autour d’un socle commun de valeurs. « Dépasser les clichés et les vieux clivages pour défendre un projet qui unit toutes les parties prenantes de la filière », a rappelé Pierre Weill, fondateur de BBC.
Nutrition, climat, accessibilité : une promesse fondée sur la preuve
La singularité de la démarche de BBC tient à son positionnement : à la croisée de la nutrition et de l’agroécologie, avec une promesse mesurable. BBC impose à ses adhérents une obligation de résultats, validée par 4 000 analyses par an pour évaluer la densité nutritionnelle des produits.
Dans un contexte d’inflation où les démarches de qualité souffrent, BBC affirme sa ligne. « Nous gardons notre objectif de devenir une référence pour les consommateurs, grâce à une promesse santé tangible : plus de densité nutritionnelle et moins d’impact environnemental, tout en restant accessible au plus grand nombre », a insisté Nathalie Kerhoas.
Aujourd’hui, environ 5 % des filières françaises (porc, lait, œufs, volaille) sont engagées. La volonté est claire : élargir cette base. « L’enjeu est de massifier, et pour cela de rendre les produits plus accessibles », a-t-elle ajouté.
Selon la structure, une généralisation des pratiques BBC permettrait d’atteindre les objectifs 2030 de la stratégie nationale bas carbone et de répondre aux besoins quotidiens en oméga-3 de 42 millions de Français (2,2 g/jour), contribuant ainsi à la prévention des syndromes inflammatoires chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer, troubles psychiatriques…).
Extension aux filières végétales et santé des sols
Le rapport d’activité 2024 confirme l’élargissement de la démarche aux filières végétales. BBC s’intéresse désormais à d’autres leviers nutritionnels que les oméga-3, notamment les antioxydants, avec des projets autour des tomates et fruits rouges. L’objectif : mesurer l’impact du mode de production sur la densité nutritionnelle, à travers une « signature biologique ».
BBC travaille également avec l’association PADV (Pour une agriculture du vivant) pour qualifier les bonnes pratiques agricoles, en s’appuyant sur l’indice de régénération. Ce partenariat permet d’intégrer une dimension « santé des sols » à la philosophie du « One Health » défendue par BBC (santé des hommes, des animaux, des plantes).
Atout pour l’affichage environnemental
BBC a vu sa notoriété progresser de cinq points en 2024, pour atteindre 65 % en notoriété assistée. L’image et la perception santé de la démarche se renforcent. Une analyse du cycle de vie des produits estampillés a été menée pour documenter leur impact environnemental. Cet outil pourrait s’avérer précieux dans le cadre du futur affichage environnemental, que les pouvoirs publics souhaitent rendre obligatoire.
« C’est une bonne opportunité pour la démarche BBC de se différencier en rayon », a souligné Aurélie Menenteau, responsable qualité et achats durables de la Coopérative U, également membre du comité de gouvernance BBC.
Un effet prouvé sur le lait maternel
Enfin, BBC a récemment publié les résultats d’une étude menée sur le lait maternel. L’alimentation des mères selon les principes Bleu-Blanc-Cœur permettrait d’augmenter de 65 % la teneur en oméga-3 de leur lait. Un apport crucial pour les enfants, susceptible de réduire les risques d’obésité et de maladies inflammatoires chroniques à l’âge adulte.