Still got the blues

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    Une montre n’est normalement pas un objet anodin. Sans risquer la maxime pompeuse façon belle horlogerie du supplément Fig Mag, on peut simplement dire qu’elle nous accompagne un bout du chemin.
    Celle que je porte aujourd’hui, qui n’est plus pour le coup une copie rapportée de Thaïlande, ne me donne pourtant toujours que l’heure.
    Comme j’aimerais encore porter celles que j’ai eues avant. La première, une montre publicitaire tout acier Saviem, belle comme un camion, et qui me laissait le bronzage façon Polo, je l’ai gagné en alignant 3 six du 1er jet à la kermesse de mon école primaire. Ça partait bien.
    La seconde était une électronique Casio, cadeau de mon grand-père maternel, qui m’émerveillait par ses fonctions révolutionnaires pour l’époque (la montre, pas mon grand-père…), et une sonnerie entraînante à la Donkey Kong, pour se réveiller. Ça continuait pas mal.
    La suivante…
    Il y en a eu beaucoup d’autres depuis et avant celle que je porte actuellement.
    Simplement, aujourd’hui, à chaque œillade – même discrète – de ma part, elle me chuchote, comme au pauvre Raphaël de Valentin, que, du temps qu’elle donne, il m’en reste moins qu’avant.