Le projet Zitrus a été présenté au dernier salon Fruit Attraction, une collaboration entre le WWF et Edeka.
Edeka, importante chaîne allemande de supermarchés, travaille aux côtés des agriculteurs, en collaboration avec la communauté scientifique et l’organisation environnementale WWF, depuis dix ans. En effet, le World Wildlife Fund a voulu révolutionner le modèle conventionnel espagnol pour cultiver des oranges et des mandarines de manière plus durable, en réduisant progressivement l’empreinte écologique et en incitant les consommateurs à choisir ces produits.
Ainsi est né le projet Zitrus, une alliance du WWF avec Edeka, lancé en 2015, et les agriculteurs. Le cahier des charges de ce projet est, à certains égards, moins exigeant que celui de l’agriculture biologique, mais il inclut également la gestion et la conservation de l’eau. Les résultats sont validés par une équipe technique composée de divers experts, qui s’appuient également sur ceux du Grefa (Groupe de réhabilitation de la faune et des habitats indigènes) pour les conseiller et mettre en œuvre les meilleures pratiques en matière de biodiversité dans les exploitations agricoles.
Les résultats présentés, lors du dernier salon Fruit Attraction à Madrid, début octobre, apparaissent fort intéressants : abolition des pesticides les plus agressifs, réduction de 67 % de l’utilisation des pesticides restants, génération des sols et augmentation de leur teneur en matière organique, zones de protection écologique, retour d’espèces vertébrées, dont certaines classées comme menacées, et d’oiseaux dans les exploitations agricoles, et réduction de la consommation d’eau de moitié à deux tiers. Plusieurs agriculteurs participants ont ainsi pris la parole, démontrant qu’il était possible de parvenir à une agriculture plus verte.
Heureux d’être de meilleurs agriculteurs
Et, d’une part, Edeka a garanti l’achat des produits à un prix plus élevé que l’agriculture conventionnelle, les représentants des supermarchés ayant réussi à convaincre leurs clients que la hausse, finalement modeste, du prix de vente était justifiée. D’autre part, les coûts de production ont été réduits, au prix de problèmes divers dans la culture, nécessitant une attention particulière.
Mais les producteurs se déclarent heureux d’être de meilleurs agriculteurs, d’harmoniser plus étroitement leurs convictions citoyennes avec leur travail d’entrepreneurs agricoles, de voir leurs exploitations s’améliorer et leurs sols revivre. Ce qui signifie aussi que leur valeur augmente. Au total, 27 entrepreneurs agricoles participent au projet, contribuant à la culture de 1 550 hectares d’agrumes en Catalogne, dans la Communauté valencienne et en Andalousie. Certaines exploitations ne mesurent que 6 hectares et les parcelles sont de taille variable. La question est désormais de savoir dans quelle mesure ce type de projet est reproductible.
Il faut alors souligner l’importance de la formation et du soutien aux agriculteurs, le rôle que peuvent jouer les cercles d’agriculteurs, qui partagent problèmes, solutions et enseignements tirés, et l’importance de la collaboration entre les différents niveaux de la chaîne, y compris, dans ce cas précis, à ses deux extrémités.
