L’Ademe a présenté le 22 mars l’évaluation macroéconomique de ses travaux de prospective pour atteindre la neutralité carbone en 2050, ainsi que sept nouveaux feuilletons.
Quatre mois après la publication de son rapport « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat » visant à proposer quatre scénarios prospectifs inspirés des recommandations du Giec pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 (S1-Génération frugale, S2-coopérations territoriales, S3-technologies vertes, S4-pari réparateur)*, l’Ademe (agence de la transition écologique) présente dans un deuxième volet l’évaluation des impacts de ces scénarios sur l’économie et sur l’emploi. Sept nouveaux feuilletons sont détaillés, notamment celui sur les sols, qui permettent d’aborder à travers différents angles les applications concrètes des scénarios : adaptation au changement climatique, sols, modes de vie, filières protéines, construction neuve, logistique des derniers kilomètres, gaz et carburants liquides. Ils visent à approfondir certaines dimensions techniques ou socio-économiques.
Parmi les enseignements, on notera que la transition écologique engendre à terme une hausse de l’activité économique dans tous les scénarios. Le scénario 2 « coopérations territoriales » est celui qui devrait permettre de créer le plus d’emplois, par rapport au tendanciel (+ 0,7 %), avec comme corollaire une hausse dans les investissements d’efficacité énergétique, l’amélioration de la balance commerciale (moins d’importations), et in fine une hausse du « pouvoir d’achat » et donc de la consommation, ainsi que du taux de croissance annuel moyen du PIB (+ 2,4 %). Aucune récession n’est donc envisagée, autrement dit, « la sobriété n’est pas synonyme de décroissance » pointent les experts de l’Ademe. La transition repose essentiellement sur une modification des modes de production et des habitudes de consommation.
« En matière de méthode, nous nous basons le modèle 3ME qui est le plus adapté à l’évaluation de politiques publiques pour la transition écologique. Chacun des quatre scénarios allant vers la neutralité carbone est comparé à un scénario tendanciel, qui reproduit le fonctionnement actuel de l’économie », explique Patrick Jolivet, directeur des études socio-économiques. « Il faut choisir relativement vite, maintenant, et c’est au politique de s’emparer de ces travaux », exhorte Valérie Quiniou, directrice exécutive de la prospective et de la recherche. Ces scénarios ont en effet pour ambition de nourrir les délibérations collectives, en particulier celles sur la prochaine stratégie française énergie-climat, ainsi que des futures décisions des collectivités comme des entreprises, dont les grands donneurs d’ordre.
- * Une première actualité sur le sujet est parue sur www.vegetable.fr le 3 décembre 2021 et dans notre magazine n°395, édition de janvier, page 20.
- L’intégralité des travaux prospectifs de l’Ademe est consultable ici : https://transitions2050.ademe.fr/
