La honte

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    Bien sûr, je connais la propension des PPP (Pov’ Petits Producteurs) à larmoyer avant de remonter dans leur 4×4, bien sûr je connais leur capacité à ne malheureusement se faire souvent -mal- représenter que par une poignée anti patrons et anti GMS par principe, bien sûr je connais la capacité de notre ‘gouvernement’ à s’approprier la maxime de François Mitterand ‘Gouverner, ça n’est pas plaire’ mais à ne surtout rien décider, bien sûr je connais le plaisir que prennent certains journalistes à stigmatiser avec des Éliselucetteries niveau caniveau et à exciter le monde, mais je dois avouer que j’ai été profondément choqué par les images de nos paysans désespérés, exaspérés, refoulés, matraqués par les forces de l’ordre au Salon de l’Agriculture. Les pantins qui font mine de nous gouverner ne peuvent-ils, à défaut de comprendre que nos paysans crèvent un par un sous les charges, les tracasseries administratives et la paperasse, au moins avoir la décence de ne pas déchaîner la violence envers ceux qui nourrissent le pays ? À une époque où les jeunes ne rêvent que de RTT et de 35 heures, n’y-a-t-il pas un respect minimum à avoir pour des jeunes paysans qui s’installent ou prennent par honneur la suite du père, en sachant que, eux, des horaires et des vacances, ils n’en auront pas ? A un moment où de plus en plus de Tanguy restent bien au chaud chez papa-maman ou roupillent sur les bancs de FAC filière No futur style psycho ou histoire de l’art, ne faut-il pas tendre la main à ces mêmes jeunes paysans qui travaillent depuis tout jeune sur l’exploitation familiale ? Nos hordes de trentenaires maigrelets BAC+12 pondent des lois en série pour jeter encore plus à bas la compétitivité de nos entreprises en leur imposant des délires enfumés à la vaporette sur le droit de vigilance et le travail des enfants du bout du monde mais personne ne s’émeut du demi-esclavage imposé à un exploitant agricole et à sa famille s’il veut juste survivre. J’entends d’ici quelques ronchons me dire que, avec 20 ans d’achat pour la GMS européenne, j’ai beau rôle de dire ça. Je leur réponds 2 choses. La première est le respect absolu que la GMS respectable a en immense majorité pour ses fournisseurs. La deuxième est que la paysannerie et la grande distribution ont en commun une valeur socle majeure que le pays a tendance à oublier : le travail.